Galerie Malacorda 1983

Dans les années ’80, j’ai présenté par trois fois mon travail chez Marika Malacorda, en 83, 87 et 89, puis en 90 dans une exposition collective, avec Ferrand, Floquet et Weidmann.

Durant cette période d’intense maturation, mon travail a évolué de l’espace au plan, de l’installation à la peinture. J’ai tenté d’en préserver les principes d’élaboration que j’estimais essentiels et de les rapporter au travail du plan. Une direction dont j’avais ressenti la nécessité dès la clôture de ma première exposition en 1977. L’évolution ensuite s’est faite lentement, à travers plusieurs médiums qui m’ont permis une approche progressive du plan, et en renouant avec une pratique plus intime, plus autonome, ne nécessitant pas de qualités entrepreneuriale, sur laquelle je puisse m’appuyer pour réfléchir le monde plutôt que de dépendre du monde pour y développer une pratique, de prendre en quelque sorte une distance. J’ai commencé par mettre en boîte deux de mes installations favorites, puis le film, la photo, les assemblages d’objets au sol, puis au mur, avec la couleur qui s’applique aux objets, aux photos, puis les peintures développées à partir d’objets et les peintures aux châssis découpés, enfin quelques peintures sur format rectangulaire. Pour cela j’avais quelques modèles de départ dont il a fallu s’affranchir. Les premiers, Beuys et Broodthears, rencontrés à Düsseldorf, mais aussi Cage, Brecht et Filiou, tous retrouvés une fois ou l’autre aux cimaises de Marika et avant cela sur les étagères de la librairie Ecart, grâce à John, le grand passeur des années 70 à Genève. Et puis il y avait l’esthétique minimaliste qui pesait toujours, mais par le filtre des documents de revues. Pour moi c’était Interfunktionen des débuts ’70, des documents noir/blanc, où il ne se décelait pas grande différence entre Beuys, Morris et Carl Andre, mais dont la charge nimbaient les images d’une aura existentielle.
Danièle Fischer, qui travaillait à l’époque pour Marika, a bien décrit les mécanismes à l’oeuvre dans son introduction à l’exposition de 87, sans pour autant qu’elle en devine les enjeux – comme sa conclusion, forcément provisoire, nous le laisse comprendre.

Expositions liées : Galerie Malacorda, 1987 ;  Halle sud, 1987

Promenade de la Croisette (opérateur), 1982, tirage à sec, peinture sous verre photographie couleur
Blue Knight, 1982, bois verre et vernis synthétique
de haut en bas: Entre autres choses, 1982, photographie sur toile, émail synthétique; Mimi, 1981, négatif polaroïd retouché, tirage argentique; Nuit blanche, 1982, bois, verre, aluminium, carton, miroir et vernis synthétique
de haut en bas: Marine, 1982, photo sur toile et peinture sur bois; Au bord d'un square, 1982, verre, pierre, bois et vernis synthétique