Villa Bernasconi 2005

KLANG
Autour des figures de Chladni

Un peu comme une onde se propage dans la matière, les participants à ce projet forment une chaîne. Cette suite met en présence deux manières d’être au monde, chacune d’elles entretenant des rapports particuliers avec la nature. Le physicien observe et analyse; il isole, classe, construit enfin une théorie dans le but d’assimiler la structure des phénomènes. C’est lui qui invente l’expérience et institue le découpage analytique du réel. L’artiste, lui, voit le monde comme unité. Son souci n’est pas d’assimiler mais de célébrer. Il s’enquiert auprès du physicien de son outil car, se demande-t-il, ce qui détaille et discrimine si bien ne pourrait-il pas servir en retour à rassembler les parties écartées, à réintégrer une complexité originelle? Artiste et physicien forment un couple étrange: leur passion pour la nature les rapproche alors même que leurs approches les séparent. Afin de rendre cet écart manifeste et par là-même opérant, l’artiste propose la participation du musicien lequel évoque, lui aussi, l’unité de la nature à partir des fragments de l’expérience. Le musicien accepte et passe le témoin au poète. Ce dernier, pratiquant une poésie faite de glossolalies médicales, est aussi historien des sciences, de la médecine précisément. Alternativement il fréquente les deux pôles de notre fable: l’analyse et l’action de grâce.

Antoine PITTET (1955, vit à Genève) professeur d’acoustique appliquée à l’école d’ingénieurs de Genève, collabore avec Philippe Deléglise depuis 2002 _ Roland DAHINDEN (1962, vit à Zoug) musicien, interprète et compositeur. En tant que compositeur, il a développé de nombreuses pièces au contact de plasticiens. Ses collaborations avec Philippe Deléglise remontent à 1991. _ Vincent BARRAS (1956, vit à Genève) Historien, musicien/performeur, poète sonore; collaborations avec Philippe Deléglise depuis 1992.
Les gravures présentées ont été tirées par Michèle Dillier sur les presses de l’AJAC à Moutier. Les sons du violon de Dimitrios Polisoïdis et du violoncelle de Michael Moser ont étés enregistrés par Gerard Niehaus et Alois Sontacchi au studio iem à Graz, Autriche et mixés par Cyrill Lim au studio Rosenberg à Zug. Le poème de Vincent Barras a été composé par Alain Berset dans l’atelier typographique La Queue du Tigre à Genève. Les planches didactiques ont été réalisées par Sadasing Kowlesur dans le département d’acoustique appliquée de l’eig à Genève.
Ce projet bénéficie de la collaboration de l’école d’ingénieurs de Genève et du soutien du Fonds municipal d’art contemporain (Fmac).